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Libération

L'école et les injustices de la société.

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publié le 19 juin 2000 à 1h37

A propos de l'article de François Dubet, dans Libération du 6 juin (1): je traîne le handicap d'être résolument archéo et attaché à l'égalitarisme républicain. Ces convictions, à travers une paternité tardive, sont confrontées à une fréquentation quotidienne du collège unique par l'intermédiaire de ma fille, cela depuis trois ans. J'ai pu constater dès la sixième, dans un collège des "beaux quartiers" parisiens - en l'occurrence Victor-Duruy -, que, sur trente élèves, un tiers étaient excellents et un tiers complètement largués. Trois ans après, l'écart subsiste, quand il ne s'est pas renforcé. Conséquence pour ces élèves moins adaptés aux critères actuels de l'enseignement général: un sentiment de découragement croissant, qui risque fort de les suivre dans leur orientation ultérieure vers des filières techniques. La solution proposée par François Dubet? Maintenir le collège unique mais revoir les programmes, revaloriser et augmenter la part du technique dans l'enseignement général. Conséquence plus que vraisemblable qu'entraînerait une réforme de ce genre: les meilleurs élèves actuels de Victor-Duruy iront grossir les rangs de Stanislas, La Rochefoucauld, etc. L'école ne peut pallier toutes les injustices de la société. Reculer la sélection ou l'occulter ne fait qu'aggraver les déceptions des enfants et des familles vis-à-vis de l'institution scolaire. Améliorer la situation actuelle? Oui, en se donnant les moyens nécessaires au niveau du primaire, tant sur le plan quantita