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Libération
TRIBUNE

Mondialisation et crise politique

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par Eddy FOUGIER
publié le 19 juin 2000 à 1h36

Le sommet de Berlin a réuni les 2 et 3 juin les principaux leaders mondiaux du centre-gauche actuellement au pouvoir, symptôme de la domination politique des mouvements de la gauche rénovée, mais aussi de la globalisation croissante des enjeux. L'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens (Attac), favorable à la mise en place d'une taxe Tobin, fêtait le 3 juin son deuxième anniversaire. José Bové et d'autres militants de la Confédération paysanne doivent être jugés le 30 juin prochain pour le démontage d'un restaurant McDonald's à Millau.

Ces événements prouvent que la politique est fortement affectée par le processus de mondialisation. Attac et José Bové sont les symboles du débat entre "pro" et "antimondialisation". Berlin est le symbole du débat au sein des "promondialisation" entre ceux qui entendent adapter le "modèle social européen" et ceux qui privilégient le "modèle anglo-saxon".

On observe en fait trois types de réaction à la mondialisation qui ont, ou qui auront, des conséquences sur le monde politique.

Le premier type de réaction est celui des gagnants de la mondialisation: les actionnaires. Ceux-ci n'ont pas de représentation politique à proprement parler, mais, à l'évidence, leurs décisions, notamment à travers les fonds de pension et d'investissement, ont un impact politique et ils sont appelés à jouer un rôle croissant et pas uniquement dans la sphère économique et financière.

Aux Etats-Unis, en particulier, les actionnaire