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Libération
TRIBUNE

Parents et corporatisme enseignant

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par Pascal BOUCHARD
publié le 20 juin 2000 à 1h38

Combien de temps encore les parents d'élèves accepteront-ils le rôle de la potiche dans les conseils d'école, les conseils de classe ou les conseils d'administration? Les impatiences sont d'autant plus vives que ceux-là mêmes qui prétendent les laisser aux portes des établissements sont allés les chercher pour manifester contre Allègre ou contre la carte scolaire. Le consensus de la classe politique, des associations de parents et de l'opinion publique en faveur des réformes est évident, et les enseignants qui les refusent seront montrés du doigt avec de plus en plus d'insistance.

Quand il doit se justifier, le "clan des anti" se raidit. Samedi 27 mai, lors de la table ronde organisée par France-Culture, Libération et La Ligue de l'enseignement, Danièle Sallenave s'est caricaturée elle-même dans le rôle. L'auteur de Lettres mortes défend un enseignement de qualité, comme si pédagogues, journalistes, parents et députés se liguaient pour abaisser le niveau. Il n'en est évidemment rien. Lorsqu'on l'interroge sur les finalités qu'il assigne au système éducatif, Philippe Meirieu donne des réponses qui ne sont pas très différentes des siennes, ou de celles d'Alain Finkielkraut. Les divergences ne portent pourtant pas sur les moyens. Les "antipédagogues" sont d'ailleurs faibles sur la question.

Pressée de ne pas s'en tenir à la dénonciation, samedi 27 mai, Danièle Sallenave a fait deux propositions: la création d'un corps d'enseignants spécifique au collège et la prise en compte des