Ce serait bien d'avoir une fois l'occasion de dire du bien de Ségolène Royal. Notez, ça a failli. C'était l'hiver dernier, lorsqu'elle signa, ès qualités, alors, de ministre de l'Enseignement scolaire, cette circulaire autorisant la délivrance, par les infirmières scolaires, du Norlevo - la "pilule du lendemain". Initiative courageuse, quand on sait ce que pèsent dans la République laïque les lobbies intégristes. Mme Royal ayant, comme à son habitude, sacrifié la rigueur législative à l'effet d'annonce, une dizaine de ligues de vertu s'étaient précipitées dans la brèche (Libération des 17 et 18 juin). C'est le jeu, Dura lex, etc. Faisant valoir devant le Conseil d'Etat que la législation n'autorise pas les infirmières scolaires à prescrire le Norlevo, elles ont été entendues au-delà de leurs espérances: l'avis de Sophie Boissard, commissaire du gouvernement (qui tient au Conseil un rôle de procureur indépendant), remet même en cause la vente libre de la pilule du lendemain en pharmacie. Décision à la fin du mois, mais ce semble mal barré pour les milliers de gamines qu'un rapport non protégé, voire un viol ou un inceste, met dans une situation de détresse que Sophie Boissard ne conteste pas, mais ne confond pas non plus avec "l'urgence médicale".
On sait peu de Mme Sophie Boissard, ni seulement si ce madame que lui donne l'AFP induit sa qualité de femme mariée ou ressortit à la simple formule de politesse. On sait seulement qu'elle sortit, voici quatre ans, de l'Ecole nationa