Depuis la relance du débat sur la durée du mandat présidentiel, un grand nombre d'élus, spécialement dans l'opposition, font une mine embarrassée à l'évocation d'un prochain référendum. Beaucoup considèrent que cette patate chaude brûlera les doigts de ceux qui la saisiront. D'où ce soutien du bout des lèvres et cet empressement... à parler d'autre chose. Ceux qui se réfugient dans une prudente expectative n'hésitent pas à décrire le syndrome de Maastricht: à l'origine, une opinion largement favorable à la ratification du traité, et, dans les urnes, une réponse positive d'une courte tête. Si l'histoire bégaie, pourquoi ce scénario ne se reproduirait-il pas huit ans après?
On nage en plein paradoxe. La crainte d'une abstention massive ou d'un verdict à l'arraché devrait plutôt stimuler toute la classe politique. Les partisans du quinquennat comme le cartel des "non". Or, jusqu'ici, l'ardeur résolue des opposants n'est guère communicative. Tout se passe comme si beaucoup d'élus, tétanisés par une issue incertaine, en acceptaient à l'avance la fatalité. Est-ce ainsi que seront réhabilitées la chose publique et la perception de ceux qui l'incarnent? On peut en douter. La politique repose sur la confrontation des idées et des choix, elle perd son sens dans le consensus mou, la confusion des genres et l'attentisme des élus.
Certes, les risques que comporte le référendum programmé sont réels: la sympathie teintée d'indifférence, l'énergie décuplée des seuls adversaires ou la réponse