Pédagogie: une fausse querelle
Si je suis d'accord pour récuser le faux débat pédagogie-maintien du niveau des savoirs transmis, il convient d'élargir la charge de la responsabilité quant à l'utilisation de cette fausse querelle pour ne pas changer de méthodes et de pratiques dont l'échec se démontre à l'université. Accuser le ministre de tous les maux sans voir qu'il n'était qu'un arbre qui cache la forêt, c'est faire de lui un bouc émissaire politiquement commode pour masquer et perpétuer un système, hiérarchique et disciplinaire pour les enseignants, sanctionné par un examen uniformisé et uniformisant en double aveugle, le bac, pour les élèves; or ce système militarisé est le premier responsable de la crise actuelle. Vincent Smith (1) est bien placé pour savoir qu'aucune réforme visant à prendre en compte la diversité des élèves et des méthodes pédagogiques ne peut être féconde si l'on maintient un examen terminal qui ne fait pas droit à cette diversité: le bac, sous sa forme actuelle, implique nécessairement le bachotage "individualiste et irresponsable" et, à moins de confondre l'enseignement avec le bourrage des crânes, tout changement suppose des moyens, en effet, mais aussi l'autonomie pédagogique et celle-ci passe par l'évaluation en cours de formation, non seulement des performances, mais aussi, du parcours des élèves, de leur travail et comportement individuels et sociaux vis-à-vis du savoir . Bref, il nous faut briser avec une conception de l'éducation qui prétend