Ce dut ne pas être triste, jeudi, la conférence de presse organisée à la brasserie Le Bourbon, face à l'Assemblée nationale, une heure avant que celle-ci vote la proposition de loi antisectes du groupe socialiste. Etait rassemblée, dans les personnes des porte-parole des scientologues, des raéliens et des moonistes, la fine fleur du décervelage organisé. Beau trio de baudets, comme disait le bon fabuliste... De grands mots s'aboyèrent, avec des accents de Brigitte Bardot évoquant le "génocide" des phoqueteaux, ou de furieux anti-IVG hurlant à celui des enfançons. Il fut question de "harcèlement sectuel", de "sectophobie" et de projet évidemment "liberticide". La loi Plagio (anticommunistes puis antihomosexuels), votée sous Mussolini, fut invoquée au titre de précédent par l'ineffable Danièle Gounod, fameuse propagandiste de la Scientologie sur les écrans de toutes les télévisions, et la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) inspira au facétieux Laurent Ladouce, de la secte à Moon, ce trait spirituel: "Mils, ça sonne un peu comme milice." Ces gens adorent les mots; la débauche de tous leurs sens, dans leurs bouches, ne serait que tragi-comique, si n'étaient venus les souligner le mooniste Ladouce, évoquant la persécution des juifs, et la raélienne Lysiane Fricotté, arborant sans vergogne à son revers une étoile jaune.
Brutal retour sur terre, rude rappel de réel. Sous prétexte que le fondateur de la secte raélienne aurait, selon le dogme, été oint par de