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Libération
TRIBUNE

La loterie au bénéfice des oeuvres

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publié le 27 juin 2000 à 1h53

Aujourd'hui, le Parlement inaugure une nouvelle ère pour le monde de l'art et du patrimoine, en adoptant deux lois sur les ventes aux enchères et la circulation des oeuvres d'art (lire aussi page 37). Leur impact sera immédiat, et il n'est pas sûr que le gouvernement s'y soit vraiment préparé. Comme de toute révolution, on peut en attendre le pire ou le meilleur. L'enjeu est double: redonner vie au marché de l'art français, qui s'est paupérisé de manière dramatique, mais aussi parvenir à protéger et à enrichir le patrimoine, qui risque de se paupériser de manière dramatique si l'on n'y prend garde. Si ces deux impératifs ne sont pas réunis dans l'action, le gouvernement se contentant de céder au libre-échangisme européen, le prix à payer pourrait se révéler élevé.

La fin du monopole des commissaires-priseurs doit permettre une relance du marché de l'art français, désormais marginalisé. L'autre loi facilite les sorties d'oeuvres d'art, tout en donnant aux conservateurs les moyens techniques d'enrichir les collections publiques. Techniques, mais pas financiers. C'est là que le dispositif pourrait bien s'écrouler, car il lui manque une pièce essentielle. Le gouvernement prend une lourde responsabilité s'il écarte les musées comme acteurs de ce renouveau du marché de l'art.

La conjonction de l'installation de Sotheby's et Christie's et d'une liberté plus grande de sortie des oeuvres peut entraîner une réaction chimique à haut risque. Ces multinationales n'ont pas d'états d'âme: si