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Libération

Frapper les passeurs.

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publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Ayant appris la nouvelle de la tragédie de Douvres, nous sommes consternés et extrêmement choqués. J'ai été fort choquée encore par la lettre parue dans Libération du 26 juin, concernant cette tragédie. Selon l'auteur, "les gens fuient la Chine parce qu'ils ne peuvent y penser librement, y manger à leur faim". C'est faux. Pendant les vingt et un ans qui ont suivi la réforme et l'ouverture, les progrès tangibles que nous avons faits, c'est de nourrir et habiller aisément notre population de 1,26 milliard d'individus. Les Chinois vivent de mieux en mieux. C'est un fait, mais l'auteur l'ignore complètement. Quant aux victimes du drame de Douvres, c'était des paysans du Fujian, où le taux moyen de croissance annuelle a été de 13,6 % pendant les vingt dernières années. Le problème, c'est que les gens ont été trompés par des profiteurs et des trafiquants d'hommes. Les passeurs leur racontaient des merveilles, voire des mines d'or. Pour se rendre en Europe, ces émigrés ont dû payer chacun à leurs passeurs de 25 000 à 30 000 dollars (172 000 à 208 000 F, ndlr) et pensaient qu'ils seraient riches à l'étranger. Tout le monde sait que l'immigration clandestine est un phénomène mondial. Le gouvernement chinois est toujours déterminé à frapper l'émigration clandestine et surtout les passeurs. L'accusation gratuite adressée au gouvernement chinois, voire aux dirigeants chinois, est purement et simplement infondée (...). Pour frapper les passeurs, il faut avoir une coopération internationa