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Libération
TRIBUNE

L'ONU, l'Afrique et ses diamants

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par Claude WAUTHIER
publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Une fois encore, l'ONU s'est empêtrée en Afrique et vient de subir en Sierra Leone une sérieuse humiliation : la capture début mai de plusieurs centaines de casques bleus par les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) de l'ex-caporal Foday Sankoh, vice-président de l'ancienne colonie britannique. L'arrivée de 800 parachutistes britanniques a évité que la capitale, Freetown, ne tombe aux mains du RUF. Foday Sankoh a été arrêté, et la libération progressive des soldats de l'ONU a été menée à bien grâce à la médiation du président du Liberia, Charles Taylor, un ex-allié de la rébellion. Mais, début juin, le RUF continuait son combat contre l'armée sierra-léonaise, et tenait toujours encercler depuis un mois deux cents autres casques bleus.

Le Français Bernard Miyet, chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, a dû admettre la "désorganisation" de la force de paix, la Minusil, actuellement forte de quelque 10 000 hommes, déployée dans le pays depuis décembre 1999. Dans la foulée, l'ONU a demandé que l'on porte ses effectifs à 16 500. Or, l'organisation internationale, déjà engagée dans quatorze opérations militaires sur trois continents, des Balkans au Timor oriental, s'apprête à une quinzième opération en République démocratique du Congo, et vient de réclamer des renforts importants pour la Finul au Liban... Pour la Sierra Leone, seuls les quinze pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) ont répondu à l'appel de l'ONU et o