Les intéressants débats autour de la question de la monstration de coït au cinéma puis autour du classement X éludent complètement le débat autour du film Baise-moi du strict point de vue artistique. Je propose trois réflexions apparemment iconoclastes si j'en juge par le consensus autour de ce film, que j'ai vu.
D'abord, ce film est tiré c'est le cas de le dire d'un livre, et réalisé par l'auteur même du livre. Il est très difficile, lorsqu'on a écrit un livre, d'en faire soi-même un film. On ne peut pas dire que les exemples abondent. L'écrivain a plutôt tendance à vouloir se séparer de son livre. Par ailleurs, à moins d'être un génie polyvalent, un écrivain laisse à d'autres le soin d'adapter son livre au cinéma, et se méfie souvent des résultats. Heureusement, un grand livre, même mal réalisé, accouche toujours d'un film qui tient debout. Parfois, un mauvais livre (le Parrain) peut faire un grand film si l'auteur ne s'en mêle pas. Je laisse au lecteur le soin de déterminer dans quelle catégorie se placent tant le livre que le film du même nom qui occupent cette première réflexion. Point besoin d'aller voir le film, il suffit d'emprunter le livre dans une bibliothèque (c'est chez Grasset et le prêt en est heureusement gratuit pour l'instant) pour se forger une opinion.
Ensuite, on fait tourner des comédiens de films X pour un film qui n'est pas censé l'être, c'est-à-dire un film avec un but autre que celui de montrer des coïts non simulés et sous toutes les coutures. Jo