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Libération

«Je ne suis pas José Bové»

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par Jean-Pierre CAPELLE
publié le 21 juillet 2000 à 2h26

Mon état de détenu en la prison d'Evreux (1) m'aura au moins procuré le loisir de vous lire occasionnellement.

Les médias en général m'ont fait, malgré moi, une quasi-vedette nationale, en vertu d'intérêts divers, que j'estime peu louables en quelques cas.

L'action nationale soutenue par la FNSEA est souvent comparée, ou opposée, aux questions ponctuelles conduites à l'initiative de José Bové. Je ne suis pas José Bové!... Je ne suis qu'un modeste agriculteur qui s'est associé de tout coeur et dans les faits à une réaction d'autodéfense des agriculteurs, et de la survie de l'agriculture.

Je suis né paysan et je m'en honore, c'est aussi sans doute pour cela que je me sens mal à l'aise devant cette médiatisation intempestive, et tant soit peu politisée, qui déforme notre défense professionnelle. En tant que paysan, je m'associe à la lettre pour une rémunération honnête de mon travail, pour une reconnaissance de notre état d'agriculteurs, pour que nos difficultés soient mieux connues de l'ensemble de la société. Je ne me reconnais pas dans toute cette mouvance de pacotille politico-théâtrale, telle qu'elle s'est déroulée en Aveyron. Je crois pouvoir affirmer que la plus grande partie des agriculteurs ne s'y retrouvent pas non plus. Sur le fond, je ne conteste pas l'action de José Bové, au contraire. Nous opérons dans le même but, mais pas avec les mêmes moyens. L'homme en tant qu'homme m'intéresse, je le comprends bien, j'ai été également fort sensible à ses mots de soutien et à sa