Le dossier corse constitue une bombe à retardement qui menace non seulement l'île de Beauté, mais la République et ses valeurs fondatrices. Ce ne sont pas là des mots pour jouer à se faire peur. Entre l'indépendance, perspective respectable mais dont les insulaires devaient assumer toutes les contraintes, et l'appartenance à la République, il faut choisir. Pour la nation, il faut choisir entre une société constituée de communautés fondées sur des régions, des ethnies, des cultures, des cultes, et une République garantissant l'égalité des droits et des devoirs, la liberté absolue de conscience pour tous les citoyens, quelles que soient leurs origines et leurs convictions.
L'enjeu, c'est la fraternité. Etre citoyens, c'est être libres et égaux, en fraternité. Demain, devra-t-on abandonner ce principe et justifier de racines, d'une appartenance pour exister socialement? La Corse aux Corses constitue une maxime aussi dangereuse que la France aux Français. Curieusement, ceux qui dénoncent dans la République l'idée même de nation participent au retour en force des micronationalismes, ferment des guerres modernes.
Il est sain que des langues régionales revendiquent toute leur part dans la culture de la nation aux sources multiples. Mais prétendre qu'elles doivent être obligatoirement enseignées à l'école publique lieu où l'enfant apprend à devenir citoyen témoigne d'une volonté de rupture avec l'universalisme républicain. Ainsi apparaît clairement la volonté de substituer à une s