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Libération

Lettre ouverte à M. Bernard Faivre d'Arcier

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publié le 29 juillet 2000 à 2h40

Je me rends chaque année depuis trente ans au festival d'Avignon. Il m'est arrivé, en tant que responsable du secteur culturel d'un comité d'entreprise, d'y conduire des employés de la Sécurité sociale. Ils avaient le sentiment d'être accueillis, pris en considération; ils pouvaient rencontrer les actrices et les acteurs, des techniciens, les metteurs en scène des spectacles importants. Il leur était possible de dialoguer en amateurs avec les artistes et les auteurs. La programmation mêlait créations contemporaines et présentations nouvelles de pièces classiques. Aujourd'hui, le festival d'Avignon s'est transformé en une foire-exposition réservée aux professionnels, en douce villégiature pour happy few, un «Cannes du théâtre». Il sera délicieux, j'en conviens, de murmurer, au début de l'hiver, sous les fraîches arcades de l'Odéon: «Si vous aviez vu Isabelle, hurlant sa douleur de mère indigne contre le mistral... c'était autre chose!» Mais l'ambition d'un théâtre ouvert à tous paraît négligée. Il est bon que les responsables politiques réfléchissent, en ce lieu, aux différentes manières de relancer une véritable action culturelle, garantissant le statut des comédiens, favorisant la création théâtrale. Faut-il que nous soyons loin des exigences de Jean Vilar et Paul Puault pour prendre exemple sur le festival d'Aix! Il est bon de souligner le travail de Stéphane Lissner qui, encouragé par le sénateur-maire, a su ouvrir aux habitants des Bouches-du-Rhône une manifestation parm