Menu
Libération
TRIBUNE

Pourquoi demander plus d'engagement à l'Islam

Article réservé aux abonnés
par Mustapha YAHYAOUI
publié le 2 août 2000 à 3h08

Leila Babès et Michel Renard se sont indignés du retrait de la convention d'une phrase mentionnant le droit pour une personne à changer de religion. Que s'est-il passé? Le texte original présenté par les services du ministre de l'Intérieur aux responsables musulmans contenait bien cette malheureuse phrase, mais ceux-ci ont considéré qu'à partir du moment où ils ont accepté d'adhérer, en ratifiant le texte du ministre, à l'ensemble des principes juridiques auxquels il est fait référence dans le texte et en exprimant leur attachement aux principaux fondamentaux de la République et des conventions françaises et européennes des droits de l'homme, il n'était plus nécessaire de mentionner explicitement et exclusivement le principe relatif au droit de changer de religion.

Cela revient à mettre en doute la volonté des musulmans de s'inscrire dans le droit commun, de respecter leur signature et à leur demander des engagements supplémentaires et quasi humiliants que l'on ne demande pas aux autres croyants comme si les musulmans devaient prouver toujours leur bonne foi et signer sans le discuter ou l'amender, tout document qui leur est présenté.

Faut-il le rappeler que si la reconnaissance des droits des autres catégories de la population à la pratique pleine et entière de leur foi s'est accomplie à travers les siècles dans la douleur et la tourmente, c'est la première fois que la puissance publique impériale ou républicaine demande expressément aux représentants d'une religion de signer