L'actualité dramatique du crash d'un Concorde sur la commune de Gonesse nous rappelle que l'alibi du développement économique cautionnant la fuite en avant pour l'aménagement des territoires nous a rendus extrêmement tolérants ou trop longtemps passifs. La qualité de vie est-elle compatible avec une urbanisation régionale galopante et non maîtrisée? Pour le moins, certains exemples extrêmes et d'autres trop courants incitent à s'interroger.
Oui évidemment, la nuisance sonore est inacceptable pour les habitants des communes riveraines et plus largement pour ceux qui subissent l'influence sonore des vols de Roissy. Elle est inacceptable depuis de nombreuses années. Néanmoins l'on s'est évertué à densifier le bâti sous les pressions économiques et démographiques auxquelles des maires aménageurs, ici à la fois victimes et responsables, se sont montrés réceptifs. Oui, le risque potentiel visant les zones urbanisées existe, et d'autant plus avec l'augmentation du trafic aérien, et plus encore avec l'augmentation de la population concernée.
Le pôle de développement des activités attachées à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle a entraîné la construction de logements sur le territoire des communes proches et soumises à cette nuisance. Le phénomène s'inclut dans celui de l'extension urbaine en tache d'huile à partir du noyau parisien, qui fait la part belle aux lotissements pavillonnaires dévoreurs d'espace et par ailleurs symptomatiques de la banalisation des paysages. Les arguments