J'ai pu travailler dans une brasserie du 1er au 17 juillet pour 4 000 francs. J'ai fait la plonge, la mise en place présentation et transport des entrées et desserts du sous-sol à la cuisine, le nettoyage du laboratoire à la fermeture, de la manutention. Les horaires étaient les suivants: d'abord 18h00-3h00, puis 13h00-3h00 avec coupure.
J'ai proposé de travailler gratuitement, en prenant volontairement sur mes deux premiers jours de repos pour apprendre plus vite ce que je ne connaissais pas. Les heures supplémentaires ne sont pas interdites, mais laissées à la discrétion des employés. Le travail me plaisait.
Mais Patrick, le cuisinier, avait bien raison: «Ce n'est pas que tu ne peux pas, Manu, c'est que tu ne veux pas.» Oui, c'est tellement vrai: que j'ai osé avancer comme explication après trois retards importants que je n'arrivais pas à me réveiller pour 13h00, c'était pure provocation. Mais là n'est pas encore le pire de mes remords: me servir mon café avant le service, aller m'asseoir pour fumer une cigarette en croisant les jambes, je me rends compte combien c'était tout à vomir [...]
Je voudrais juste pour finir citer ces paroles lumineuses de Michel, patron martyr, à l'heure par lui-même fixée pour ma paye, à savoir 2h30 du matin, vendredi 21 juillet: «Bon Manu, tu te mets dans la salle du fond et tu attends. On a encore plein de travail, et toi tu vas encore nous faire perdre une demi-heure avec tes histoires [...] Moi je ne comprends plus: vous les employés vous avez