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TRIBUNE

Décentralisation: finie la léthargie

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L'accord sur la Corse réveille enfin le débat sur les collectivités territoriales.
par David ABIKER, maître de conférences à l'Institut de sciences politiques.
publié le 26 août 2000 à 3h43
(mis à jour le 26 août 2000 à 3h43)

L'une des principales conséquences de l'accord sur la Corse proposé par le gouvernement devrait être de sortir l'idée décentralisatrice de sa léthargie afin d'en faire un thème de campagne pour la prochaine élection présidentielle.

En effet, la décentralisation et l'organisation des pouvoirs locaux n'ont jamais, jusqu'à ce jour, passionné les Français. Perçue comme les avatars d'une cuisine politico-administrative accaparée par les grands élus notables, éclipsée pendant vingt-cinq ans par les problèmes économiques et le chômage, la décentralisation n'est plus évoquée depuis des années que d'une façon résiduelle.

La question corse pourrait bien changer cet état de fait. En divisant la classe politique sur la nature et l'étendue des pouvoirs qu'il faut ou non concéder à la Corse, le débat sur la plus grande autonomie des collectivités françaises refait surface, mais il a cette fois-ci une chance d'occuper le devant de la scène.

En premier lieu, la question corse fournit une occasion à Lionel Jospin d'en finir avec l'image de jacobin qu'on lui prête fréquemment. Les arguments souverainistes de son ministre de l'Intérieur y contribuent également. L'effet I love you (du virus informatique du même nom) annoncé en juillet par Jean-Pierre Chevènement ne devrait stimuler que très modérément les revendications autonomistes des régions françaises mais risque en revanche d'inciter le chef de l'Etat comme le chef du gouvernement à prendre quelques initiatives pour appeler de leurs voeux un