Le jour même où le nouveau ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, prenait ses fonctions, le 31 août 2000, un jeune réfugié cubain, Roberto Viza Egües, était renvoyé par les services d'immigration dans l'île d'où il avait fui en se cachant dans un conteneur embarqué à bord d'un avion en partance pour la France. Pendant dix-huit jours, le jeune Cubain avait été détenu au centre de rétention administratif du Mesnil-Amelot, au milieu de dizaines d'autres demandeurs d'asile, dont certains tentaient, par exemple, d'échapper à la guerre au Sierra Leone.
Le centre de rétention administratif du Mesnil-Amelot se trouve dans un endroit complètement isolé, à l'écart de l'aéroport. Il a succédé à celui qui se trouvait collé à l'hôtel Ibis de Roissy. A ce dernier, l'on ne pouvait accéder que par un ascenseur interdit au public, puis il fallait descendre un escalier dérobé et, enfin, franchir une porte blindée gardée par des policiers, derrière laquelle des familles entières étaient entassées dans de minuscules chambres, dans l'attente du bon vouloir de l'administration française. Les touristes qui logeaient à l'hôtel étaient loin d'imaginer la présence, à deux pas de leurs chambres luxueuses, de ce genre d'hôtes un peu particuliers.
Roberto Viza Egües ne pouvait se douter, lui non plus, de l'existence de ce type de prison, de zones de non-droit, dans un pays qu'il croyait être celui de la liberté. Lorsque les employés de l'aéroport, puis les policiers, l'ont découvert au fond de son cont