La jeunesse n'est pas une, elle est multiple à l'image de la population adulte. Il n'y a pas d'archétype adolescent, mais surtout des garçons ou des filles marqués par leur appartenance de classe, leur lieu de vie, leur origine, celle de leur parent, leur histoire personnelle, la situation relationnelle dans laquelle ils vivent. Aucun jeune ne ressemble à un autre, mais pourtant, dans les circonstances sociales qui sont les nôtres aujourd'hui, nombre de traits les réunissent. La jeunesse occidentale est un temps de marge, une période de tâtonnement propice à l'expérimentation des rôles, à l'exploration du monde environnant, elle est une quête intime de sens et de valeurs. L'enfance s'éloigne à la manière d'un paradis perdu et d'un temps encore sans équivoque. Une existence nouvelle se pressent aux formes encore indécises, mais attendues dans une certaine anxiété. L'entrée dans la vie est un moment d'épreuve et de renoncement au cours duquel le jeune forge son avancée tâtonnante vers l'âge d'homme malgré la sinuosité du chemin. Les conduites à risque ou d'ordalie ne touchent pas l'ensemble des adolescents occidentaux; pour une majorité d'entre eux, l'entrée dans la vie s'effectue sans le recours à ces formes extrêmes de symbolisation. Elles concernent surtout les jeunes vivant dans les grandes agglomérations et issus de familles ayant traversé des difficultés ou des ruptures. Les jeunes grandissant avec leurs parents de naissance ou adoptifs sont nettement moins impliqués.

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