Et maintenant il va bien falloir reparler de politique. Nous l'avions laissée au début de l'été en un assez sale état, le moral dans les chaussettes à la perspective d'un extravagant référendum (c'est le 24 septembre, c'est demain, tout le monde s'en fout) et la morale en berne. A ce point en berne, la morale, qu'on ne la croisait plus, au pilori des éditorialistes, que dans l'expression «gauche morale»: l'ambition d'harmoniser les concepts de «gauche» et de morale y faisait bien rigoler... On rigole moins aux contorsions sémantiques visant à faire accroire, juré-craché, que le chef de l'Etat a bien payé de ses deniers privés ses vacances privées. C'est bien vrai, ce mensonge?
Le génie français (car on n'est pas ici chez lady Di ni Monica Lewinsky, que diable!) a beau se boucher le nez à ces effluves poujadistes qui, à la belle saison, envoient le paparazzo pister le gouvernant sur des plages plus ou moins exotiques, cette misérable affaire de congés présidentiels à cinquante plaques ne se balaiera pas d'un revers de communiqué élyséen. Et s'il a beau se contrefoutre, au fond du fond, de savoir si les Chirac ont vraiment payé leur séjour mauricien, le citoyen lambda apprécie peu qu'on lui signifie que la question est «sale» comme le fut, paraît-il, en juin, la mise en cause par Noël Mamère, dans l'affaire des faux électeurs parisiens, de l'ex-maire de Paris. Oui, le même Chirac, dont nombre de juristes se demandent s'il serait susceptible d'être mis un jour en examen dans c