La croissance est là, bien installée. Mais pas les réformes. Ou pas vraiment: des changements ici et là, des diminutions d'impôts et peu de cohérence. Trois exemples.
Les retraites: le travail d'analyse a été fait, en particulier par le rapport Charpin. Les faits sont clairs, les implications aussi: les changements démographiques exigent soit une augmentation des cotisations, soit une diminution des prises en charge, soit une augmentation de l'âge de la retraite. Mais, malgré ce diagnostic, pas de vraies réformes en vue. Au mieux: une négociation sur l'alignement de la durée des cotisations dans le secteur public sur le secteur privé. Pas négligeable, mais certainement pas suffisant.
La réforme de l'impôt: là encore le travail d'analyse a été bien fait. Regardez, par exemple, le rapport de François Bouguignon au Conseil d'analyse économique. Les taux d'imposition en France sont trop élevés à la fois en haut de l'échelle des revenus et, ceci est plus important, tout à fait en bas de l'échelle. Si l'on tient compte non seulement des impôts qu'il doit payer, mais aussi des avantages qu'il perd, un RMiste gagne peu à prendre un travail au Smic et, s'il prend un travail à mi-temps, il risque d'y perdre. C'était le thème d'une étude de l'Insee qui a provoqué beaucoup de fureur cet été; mais c'est aussi malheureusement la vérité. Par rapport à ce problème, les mesures fiscales de Fabius et de Jospin paraissent bien mal adaptées. La réduction du taux de la CSG en bas de l'échelle est