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Libération

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publié le 11 septembre 2000 à 4h12

On se bouge, nom d'un petit patron! La semaine, déprimante pour la morale civile, s'achevait dans une hésitante déréliction; en taxi ou en camion, en tracteur ou en ambulance, en chalutier, des corporatismes dissolvaient leur alliance contre nature avec leurs barrages érigés par l'appât d'une «cagnotte». Mélangés comme dans une file de joueurs de hasard au bureau de tabac, les porteurs de revendications plus ou moins iniques empochaient leur mise à la queue leu leu, avant de disperser sur le trottoir, à la sauvette ou à sauve qui peut, leurs égoïsmes plus ou moins carnassiers. Chez les piétons-spectateurs- contribuables, hébétés par ces journées des dupes, s'entretenait le vague regret de n'avoir pas assisté au spectacle de grues déplaçant des Mercedes petit, moyen ou grand-patronales, de chars leur froissant un peu la tôle, même...; et un zeste de compassion, aussi, à l'endroit d'un gouvernement dont on découvrait effaré à quel point il n'avait pas besoin d'être de gauche pour être haï à droite. Sur cet amer champ de gâchis, Dominique Voynet titubait en démontrant silencieusement qu'on peut être cocu, mais digne, tandis que Gayssot, ministre du gasoil, laissait piteusement sonner l'écho d'une pathétique langue de bois. Durant un week-end incongru de n'être pas ponctué par le décompte des morts de la route, on compta les morts politiques. Alors, opportunément, à Jolo, se libérèrent des «otages occidentaux». Oh, larmes admirables de Sonia Wendling, compassionnel carburant enf