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Libération
TRIBUNE

La leçon de l'Autriche

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par Anton PELINKA
publié le 14 septembre 2000 à 4h21

La fin des mesures imposées au gouvernement autrichien par quatorze gouvernements européens est soit un camouflet pour ces derniers, soit une chance pour l'Europe et pour l'Autriche. L'objet du gel des relations diplomatiques avait été le dangereux précédent créé par la participation au gouvernement du FP÷: un parti d'extrême droite.

C'était le FP÷, et non pas la politique concrète du gouvernement autrichien, qui avait provoqué la réaction de l'Union européenne des Quatorze. Et c'était déjà un infléchissement significatif quand, fin juin, elle avait mandaté trois «sages» non seulement pour apprécier la «nature» du FP÷ mais, aussi et surtout, la politique du gouvernement autrichien. C'était couru d'avance, ce dernier n'allait pas s'en sortir mal, ouvrant ainsi une porte de sortie pour l'union des Quatorze. Ce n'était pas le souci de la situation concrète des droits de l'homme en Autriche qui avait poussé le président du Portugal, le 4 février 2000, à édicter des sanctions. C'était le caractère particulier du FP÷, lequel menace à présent de tomber dans l'oubli, du fait de la levée des sanctions des Quatorze.

Le rapport des «sages» appelle le FP÷ «populiste» ­ ce qui est aussi vrai qu'inoffensif. Que le FP÷ soit populiste, on le savait déjà avant le rapport des «sages»; de même qu'on sait à présent que ce critère n'est pas suffisant pour pointer du doigt un parti d'extrême droite.

Mais le FP÷ est ­ ce qui ne ressort que partiellement du rapport des «sages» ­ un parti spécial. C'es