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Libération
TRIBUNE

Contre l'écologie à coups de bâton

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par Gilbert Reinisch
publié le 18 septembre 2000 à 4h26

Ça ne chôme pas ! Un jour, ce sont les routiers qui bloquent les accès; un autre, les ambulanciers, les taxis, les agriculteurs qui leur emboîtent le pas... Et voici maintenant que les particuliers s'en mêlent dans ce qu'il faut bien appeler une gigantesque foire d'empoigne aux carburants. Et le gouvernement, dans tout ça? Il fait ce qu'il a toujours fait auparavant: il saupoudre. Une petite ristournette par-ci, une petite détaxe par-là...

Le problème, cette fois-ci, c'est que, en saupoudrant, le gouvernement fait d'une part des jaloux, d'autre part des grincheux. Les jaloux, ce sont bien entendu ceux que le gouvernement n'a pas encore arrosés! Et les particuliers sont de ceux-là. Les grincheux, eux, sont assez bien représentés par la composante verte de la majorité plurielle.

Donc, si l'on veut résumer: au jour d'aujourd'hui, le Premier ministre a, disons, contre lui une partie active de son gouvernement et une grosse partie du pays (les récents sondages sont sans ambiguïté à ce sujet). C'est beaucoup. Il convient donc de s'interroger sur les causes peut-être plus profondes de cette situation singulière.

Une de ces causes réside dans un subtil glissement sémantique dû à la participation des Verts au gouvernement, c'est-à-dire au pouvoir. De l'écologie dont nous sommes tous partis depuis environ une trentaine d'années, et qu'on ne peut pas ne pas respecter tant ses fondements scientifiques (notamment en matière d'effet de serre et de couche d'ozone) sont incontestables et les d