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Libération

Payer le choc pétrolier

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publié le 18 septembre 2000 à 4h26

Voilà plus d'un an que les prix du pétrole augmentent, et bientôt six mois qu'ils ont plus que triplé. On a déjà connu ce genre de mauvaise surprise il y a vingt-cinq ans et les résultats avaient été catastrophiques: la croissance avait été cassée, le chômage avait grimpé, et plus rien n'a jamais été pareil. Jusqu'au blocus des pêcheurs et des routiers, personne ne semblait se soucier de ce nouveau choc pétrolier. On nous expliquait que notre dépendance énergétique avait diminué (exact), et donc que tout allait bien se passer cette fois-ci (inexact).

Mais d'abord, qu'est-ce qu'un choc pétrolier? Tout simplement quand la demande augmente rapidement, les prix montent. Si les prix des matières premières sont particulièrement instables, c'est qu'il faut des années pour ajuster les réserves exploitables à la demande. En attendant, ce sont les prix qui font leur travail. Ce qui singularise le pétrole, c'est qu'une part très importante de la production est contrôlée par un cartel, l'Opep. Un cartel est par définition fragile, car il est de l'intérêt de chacun des membres de signer un accord qui limite la production et fait grimper les prix, puis de tricher en cachette. L'Opep n'est pas une exception à la règle. Miné par ses divisions internes, il avait pratiquement disparu durant la période où la demande était faible. Grâce à la reprise mondiale (Europe, Asie), le voilà requinqué, provisoirement. Facteur aggravant, les membres de ce cartel ne sont pas des entreprises commerciales qu