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Libération
TRIBUNE

Le cinéma indépendant fragilisé

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par Emmanuel ANDREU
publié le 21 septembre 2000 à 4h34

Avec l'avènement du numérique dans le marché de l'image et du son, et en particulier au cinéma, la prise en compte des nouvelles technologies fait admettre, aujourd'hui, qu'une mutation des plus rapides (moins de cinq ans) va bouleverser l'industrie technique du cinéma, comme l'a déjà fait le passage du muet au parlant. Le tout-numérique s'impose dans tous les corps de métier et notamment dans l'image, le son, la prise de vue, la post-production, jusqu'à la distribution et la transmission des films. Les progrès d'ores et déjà atteints en matière de technologie numérique de haute définition laissent prévoir la généralisation de la projection digitale dans les cinq ans. La maîtrise de cette nouvelle technologie annonce des changements radicaux et place aujourd'hui deux secteurs face aux mêmes préoccupations: le développement du numérique annonce la fin de la pellicule argentique (conséquence qui concerne les laboratoires de films) et la fin des copies de film, le master digital unique servant à une diffusion via le satellite (conséquence qui concerne la distribution des films pour les indépendants).

Ces changements sectoriels induisent ainsi des adaptations pour les différents métiers du secteur, jusqu'à des conséquences tragiques pour les laboratoires de cinéma ou les salles indépendantes si ces mutations sont mal anticipées. Ce passage au tout-numérique est à rapprocher aujourd'hui de l'augmentation massive des multiplexes dans le paysage du cinéma mondial, et français en par