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Libération
TRIBUNE

Autos, un constat à l'amiable

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par Mathieu Flonneau
publié le 22 septembre 2000 à 4h36

La brève occasion qui est donnée à chacun, tous les ans depuis 1998, au début de l'automne, de mesurer le degré de dépendance automobile du système urbain français, devrait permettre de réfléchir sereinement aux causes présumées de cette «intoxication» qui n'est pas sans conséquence sur l'environnement. Or, faute d'une présentation lucide des enjeux, qu'un Alfred Sauvy appelait, en son temps, de ses voeux, le débat tourne vite court, à l'invective et aux jugements simplistes. La dimension européenne, et par conséquent comparative, que prend cette année l'initiative française «en ville, sans ma voiture ?» permet cette prise de distance.

Le constat de l'impasse urbanistique, mais aussi et surtout sociale, que représente l'afflux d'automobiles particulières au coeur des villes est évidemment insuffisant pour en condamner globalement l'usage : des distinctions doivent être pratiquées dans l'utilisation par les individus de la motorisation individuelle. Un discours équitable sur les mérites et les défauts de l'auto incite à un rééquilibrage du jugement négatif, quasiment moral, prononcé à l'encontre des «automobilistes», groupe généralement tenu, de façon inexacte, pour homogène. Ainsi, résumer l'opposition à un conflit social, qui a pu exister au début de l'histoire de l'automobile, est anachronique et stérile. Pour nombre de nos concitoyens, la possession d'un véhicule demeure en effet une avancée de la modernité et de la liberté qui n'est pas périmée partout. A l'évidence, à ti