On en serait donc arrivés à ce point-là, où l'actualité prendrait la forme d'une vieille chaussette. Pas toute l'actualité, bien sûr. Il reste du gros, du sérieux, du brutal du référendum (des élections chez Milosevic, aussi), du drame sportif (le suicide de Marie-José Pérec), du sport dramatique (la mise à mort de Marie-José Perec) et le prix de l'essence toujours. Mais d'où vient que, rapport qualité-prix, rien n'égala, cette semaine, un trou dans la chaussette de Jean-Marie Messier? D'une photo unique dans un magazine de peu de crédit, des exégètes glosèrent énormément. Comme l'innocence publicitaire n'existe pas, comme Messier lui-même est tout sauf innocent, et qu'il ne s'agit en l'occurrence que d'une image pour la promotion d'un livre publicitaire, on devrait s'abstenir ici d'ajouter du bruit vain à du bruit vain: le doigt de pied (promu «orteil» dans les gazettes) de Messier ne surprend pas plus que la forme d'un paquet de cigarettes dans la poche d'un Philippe Seguin posé et posant c'était dans le même titre sur une bicyclette pour les besoins d'une campagne électorale. A ceci près, bien sûr, que ce doigt de pied est d'un homme riche, d'un décideur et d'un puissant, en gros et en détail, en stock et en options. Alors, on y mord, forcément...
Est-ce qu'il y a de l'audace, dans l'exhibitionnisme obscène de Messier? Du cynisme, dans sa misérable singerie? De l'inconscience, dans son accrochage rigolard d'un petit morceau de RMIsme sur le tweed de son intimité domi