Assurément, le mot n'était pas très heureux. Patrick Devedjian, porte-parole de la maison RPR, qui osait mercredi cette suggestion d'«amnistie» des affaires, l'a vite compris, mais trop tard. Le soir même, il mangeait son chapeau, et nous pouvions passer à d'autres exercices lexicologiques. Il y avait du mou à geindre, pardon, du grain à moudre. Par exemple, et pas mal non plus, cette délicieuse invitation faite à Chirac à «sortir par le haut». Qui a dit ça, qui nous arrive aussi du parti du président, avec autour une jolie faveur bleue comme la peur? On ne sait. «L'entourage» est crédité, mais il y a tellement de monde, dans cet entourage, tellement de faux amis et de vrais ennemis, qu'on n'est guère avancé... Et surtout, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, «le haut», quand on est descendu si bas? Sans complexe, Nicole Catala, députée RPR, a repris le mot jeudi matin, mais comme un voeu pieux, une sorte de rêve à voix haute, une prière murmurée, et la confusion demeure. «Sortir par le haut», pour ce que l'usage a consacré de l'expression, induirait un épilogue digne, qui ne viendrait pas violenter la morale ni le citoyen; une montée au pinacle du civisme consacrant l'honneur du politique et la foi renouvelée en l'Etat de droit... Quelque chose d'autrement éclatant que la commission nationale d'enquête indépendante que préconisait ici même Valéry Turcey, président de l'Union syndicale des magistrats, et dont, sauf votre respect...
En ce cas, «sortir par le haut», si les