Au moment de dissoudre l'Assemblée nationale, Jacques Chirac a-t-il calculé les conséquences de son acte sur le calendrier électoral? Sans doute guère mieux qu'il n'a anticipé le verdict des urnes. Le diable se loge pourtant dans les détails. L'ordre dans lequel les scrutins législatif et présidentiel se dérouleront au printemps 2002 est loin d'être innocent. L'étonnante conjonction électorale de cette année forme un complexe jeu de calques. Par son résultat, l'élection première influera sur l'élection seconde. Mais la campagne de l'élection de tête sera aussi conditionnée par la proximité du scrutin ultérieur. Or ces deux effets sont beaucoup plus ambivalents qu'il n'y paraît de prime abord.
Reprenons. Première hypothèse: le calendrier électoral actuel est maintenu. Les législatives précèdent de peu la présidentielle. Comment l'ombre du combat élyséen planera-t-elle sur l'élection de l'Assemblée nationale? On peut imaginer un «effet de discipline» jouant à l'intérieur de la majorité comme de l'opposition au profit de la force dominante. Encastrées dans la campagne présidentielle, les législatives favoriseraient les formations des deux finalistes présumés de la présidentielle, le PS et le RPR. Mais on peut aussi envisager un «effet d'autonomie». Après tout, les législatives seraient peut-être moins contraintes par des présidentielles appartenant au futur proche plutôt qu'au passé récent. C'est du moins ce que semble penser le PCF échaudé par le schéma de 1981 et 1988.
L'impact