Le 5 septembre dernier, au terme d'une longue offensive menée par les taliban dans le nord de l'Afghanistan avec le soutien de 2 000 à 3 000 combattants enrôlés sous leur bannière, la ville de Taloqan a été conquise au prix de lourdes pertes, tant dans la population civile que parmi les combattants eux-mêmes. Les chiffres dont nous disposons font état de plus de 1 000 tués et de 2 000 blessés, mais surtout de plusieurs dizaines de milliers de civils ayant fui la ville et qui sont venus grossir la masse des personnes déplacées, réfugiées dans des abris de fortune depuis la prise de pouvoir des taliban.
Ce nouvel affrontement a pour conséquence une aggravation de la situation humanitaire, déjà très difficile dans l'ensemble de la région, soumise de surcroît à une sécheresse généralisée à toute l'Asie centrale. Il ne permettra pas d'aboutir à une solution pacifique, puisque les forces du commandant Massoud, fidèles au gouvernement de la république islamique d'Afghanistan, seul gouvernement reconnu par la communauté internationale, ne sont aucunement disposées à abandonner le combat.
Représentant de Nicole Fontaine, la présidente du Parlement européen, j'ai pu me rendre, en juin dernier, sur le terrain de ces combats, en compagnie de Jean-Michel Boucheron et de Robert Cazenave, députés à l'Assemblée nationale, et du sénateur belge J. Daibié. Nous y avons longuement rencontré Massoud et tous ceux rassemblés autour de lui pour continuer la lutte contre le régime fondamentaliste arch