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Libération

Cet indicible Proche-Orient?

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publié le 7 octobre 2000 à 5h08

Quand la paix sera venue

Glissons sur l'ahurissante déclaration du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France, ndlr), ce conseil qui prétend représenter des institutions vides, selon laquelle «la balle est dans le camp des Palestiniens». On ne saurait mieux dire. Plus grave est que le Consistoire central, censé organiser le culte juif, le nôtre, se mêle d'expliquer aux juifs de France quel doit être leur comportement face aux événements inacceptables auxquels conduit la folie de la politique israélienne. Il s'agirait pour nous, rien de moins, que de nous «identifier» à Israël.

Nous ne pouvons nous identifier à Israël quand les tueries ne servent qu'à faire grimper son Premier ministre dans les sondages.

Nous ne pouvons nous identifier à Israël quand ce pays refuse obstinément de concevoir qu'en Palestine vivent des Palestiniens.

Nous ne pourrons nous identifier à Israël tant que la paix ne sera pas, comme elle l'est pour nous, un absolu moral et politique. Que le Crif continue à compter les balles perdues, que le Consistoire veille sur nos synagogues, pour ce qui nous concerne, le judaïsme n'est pas à ce point déserté que nous ayons besoin de nous identifier à ce qui, probablement, le défigure le plus.

Frank Eskenazi (producteur), Rony Brauman (médecin), Eyal Sivan (cinéaste), Abraham Segal (cinéaste), Christophe Otzenberger (cinéaste), Sophie Ernst (philosophe), Jean Stern (journaliste).

Papon revient !

Fervent et lucide lecteur de Libé, j'y lis souvent des stup