Le père de Tuvia Grossman a dû s'étrangler à la lecture du New York Times, le 30 septembre à Chicago : non seulement son fils, étudiant dans une école religieuse juive de Jérusalem, y figurait en photo, le visage ensanglanté, mais il était présenté comme un manifestant palestinien victime de la répression israélienne. Le père du jeune homme alerta le quotidien new-yorkais qui publia un rectificatif. Comme le New York Times et nombre d'autres journaux dans le monde, Libération a publié cette photo à la une, le 30 septembre, avec la même légende erronée, rectifiée dans nos éditions de vendredi. Retour sur une photo qui mérite excuse et explication.
Libération, comme ses confrères, reçoit la plupart de ses photos sur l'actualité internationale de plusieurs agences de presse, l'Agence France-Presse, Reuters ou, dans ce cas précis, de l'agence américaine Associated Press (AP). Les légendes sont également fournies par ces agences, dont la réputation et la fiabilité sont assurées. Ce sont ces quelques lignes qui servent de base de travail aux journalistes des rédactions qui rédigent les légendes publiées.
A Jérusalem, ce 29 septembre, c'est un photographe israélien travaillant pour une agence locale, Zoom 77, qui prend ce cliché qui fera le tour du monde. Tuvia Grossman, un étudiant américain juif, venait d'être violemment pris à partie par un groupe d'émeutiers palestiniens alors qu'il traversait un quartier de Jérusalem-Est à bord d'un taxi. La photo le montre blessé, avec, au seco