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Libération

Son petit-fils surréaliste

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publié le 9 octobre 2000 à 5h09

Lorsque l'actualité surprend, des mots sont sollicités pour signifier la surprise. Tel «surréaliste», qui fut le terme insistant des gazettes lues-vues-entendues samedi, pour qualifier la vertigineuse allocution de «l'ex-président» Milosevic à sa «nation». Et certainement, il y avait dans cette «passation de pouvoir» quelque chose qui échappait au réel. Quelque chose qui tenait des trucs et trocs politico-diplomatiques auxquels la conscience universelle ­ qui en a vu d'autres (Pinochet, auquel un statut de sénateur à vie put garantir des lustres de répit, ou Eltsine offrant à Poutine une présidence contre son impunité de mafieux) ­ semble appelée à s'habituer. Belgrade nous a signifié ce week-end que, avant de voir le fauteur de trois guerres en dix ans en rendre compte devant le Tribunal pénal international de la Haye, il faudra attendre. Mais à attendre aussi, nous nous habituons. Comme nous attendions Pinochet, nous attendrons Milosevic. Nous attendrons que, «libéré du fardeau du pouvoir», il ait fini de «se reposer» et de «profiter de (sa) famille, et plus particulièrement de (son) petit-fils Marco».

De quelle manière, on ne sait, puisque ladite famille se serait envolée pour Moscou (oui, chez ce Poutine qu'on évoque plus haut). Mais à cet instant précis de ce moment d'absolu cynisme, le citoyen hexagonal, pourtant assez fier du fonctionnement de son démocratique Etat de droit, ne put s'empêcher de froncer le nez. L'évocation du jeune Marco lui rappelait un autre petit-fi