Cette frénésie avec laquelle les étudiants titulaires d'une maîtrise viennent s'inscrire dans les troisièmes cycles professionnalisants a quelque chose de pathétique. Chaque année, ils sont des milliers à tenter l'impossible: franchir la sélection pour préparer un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) dans le but de trouver un emploi correspondant à leur niveau d'études. Pour la première fois en 1999, le nombre de Dess décernés, proche de 25 000, dépasse de 400 celui des diplômes d'études approfondies (DEA).
C'est précisément à cet âge décisif (22-23 ans) que la «massification» universitaire fait des ravages. S'ils sont une minorité à avoir le privilège de suivre ces formations et à profiter du bienfait que procure un enseignement confectionné pour des promotions d'environ 25 étudiants, quid de cette majorité qui n'a d'autre alternative que d'attendre son tour? C'est-à-dire de repousser à l'année suivante, dans le meilleur des cas, son entrée dans la vie active. Cet état de fait, parce qu'il se généralise rapidement, n'est pas sans conséquences. La première d'entre elles est de cultiver un comportement «scolaire» de la posture étudiante, puisque l'accès aux stages est obligatoirement conditionné à une inscription universitaire.
Très tôt à l'écart des réalités professionnelles, les jeunes adultes d'aujourd'hui sont les victimes inconscientes d'un système social qui a conduit l'activité économique à rigidifier à outrance ses codes d'accès.
Il en résulte une situation p