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TRIBUNE

La mutation du cybertexte

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Après l'oral, le manuscrit et l'imprimerie, le texte entre dans son quatrième âge : le numérique, à aborder sans préjugés.
par Gonzague Saint Bris, écrivain et fondateur de Libredition.com.
publié le 12 octobre 2000 à 5h17
(mis à jour le 12 octobre 2000 à 5h17)

Pour comprendre la révolution considérable que l'Internet apporte dans la question de la lecture et l'amour de l'écrit, il ne faut pas avoir peur de mêler les chiffres et les lettres.

Sept millions de Français écrivent. Aujourd'hui, un Français sur six écrit pendant ses loisirs. D'après une étude du ministère de la Culture, près de 10 % des Français tiennent leur journal intime. Ce mouvement si considérable dans le monde francophone dépasse toutes frontières. Aux Etats-Unis, 32 % des internautes ont déjà téléchargé une nouvelle ou un livre sur l'Internet d'après Open Book Authoring et la dernière nouvelle de Stephen King vendue en téléchargement en ligne à 2,5 dollars a généré un chiffre d'affaires de 1,2 million de dollars en 48 heures. En Italie, Alessandro Barroco, l'auteur de Soie a édité son dernier livre uniquement sur l'Internet.

En Europe, à l'horizon 2003, 50 % des livres achetés en France, Grande-Bretagne et Allemagne seront influencés par l'Internet. En France, sur 2 474 internautes interrogés, 83 % ont découvert un ouvrage sur le Net, 55 % ont découvert un auteur, 29 % ont acheté un livre en ligne et 17 % ont téléchargé un livre numérique. Selon l'étude Médiangles/SDGL, les acteurs pour la diffusion numérique seront les libraires à 7 %, les auteurs directement à 19 %, les éditeurs à 34 %, les start-up nouvelles à 46 %.

Il faut savoir aussi que 100 000 manuscrits par an envoyés aux éditeurs ne sont pas publiés et que cela représente un fonds d'un million de manuscrit