Menu
Libération

Le sourire de Roselyne

Article réservé aux abonnés
publié le 12 octobre 2000 à 5h17

En aura-t-il fallu, des simagrées, pour que ne soit toujours pas énoncée cette chose très simple et très claire et très évidente : le président de la République Jacques Chirac, protégé par une extravagante immunité (en ce sens qu'elle n'est pas évidemment fondée en droit), doit s'exprimer à propos des convergentes accusations dont il fait l'objet. Lors de la séance de questions orales à l'Assemblée, le non-dit a pris mardi le riant aspect que l'on sait d'un échange entre Roselyne Bachelot et Lionel Jospin; et le choix de cette porte-parole d'un jour, par le RPR du chef de l'Etat, suffisait à établir en quel état d'esprit d'ostentatoire courtoisie on n'allait surtout pas s'empailler. Depuis le vote de la loi sur le Pacs qui l'a érigée en icône de tolérance et anti-Boutin estampillée, Roselyne Bachelot entretient en effet, dans l'opposition de droite, cette petite entreprise de tolérance, fou rire et frou-frou à tous les étages, qui la rend si médiatiquement sympathique. A l'amie des homos et du dalaï-lama fut donc dévolue la charge de tirer une salve hypocritement symbolique contre le Premier ministre. Elle s'en acquitta en rosissant, et si heureusement que l'interpellé en bafouilla de plaisir. On minauda, donc, de part et d'autre, et si la syntaxe du Premier ministre y laissa quelques plumes, le sourire de Roselyne l'accompagna tout au long de sa réponse, en illuminant l'hémicycle comme un soleil d'Austerlitz pour ponctuer le halte au feu, de part et d'autre si ardemment sou