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Libération

After Pravda à «Fabien»

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publié le 17 octobre 2000 à 5h28

Forcément, ça n'allait pas se passer comme ça... Après la teuf', la gueule de bois. Après le ramassage des cadavres champagnisés et le nettoyage de la moquette, la pétition: elle s'appelle «Appel des 700», suggérant qu'ils sont autant de «communistes parisiens» à avoir protesté contre l'organisation, jeudi dernier, place du Colonel-Fabien, de «la soirée hyperbranchée du couturier Prada». Qui sont-ils, ces camarades qui n'entendent rien à la transcendantale alliance du night-clubbing et du prolétariat? Leur ire les identifie comme d'obsolètes gardiens d'un temple où il n'y a plus à garder que des symboles. Pour 30 briques, Robert Hue sera ainsi parvenu à concentrer sur son initiative les ricanements d'à peu près toute la presse et l'indignation fastoche d'une opposition qui, évidemment, n'allait pas laisser passer une telle occasion de dénoncer le révisionnisme liquidateur. Pas cher et pathétique, de part et d'autre. Pathétique, la vente à l'encan, pour un soir, du siège d'un parti qui a quand même une histoire, et dont on ne doute pas que certains invités l'ont visité avec la vengeresse arrogance de propriétaires enfin parvenus; car il y avait, jeudi soir, dans les couloirs du Comité central, des talons aiguilles pointus comme les ombrelles avec lesquelles des Versaillaises crevèrent les yeux des Communards, lors de la Semaine sanglante, et des fumées de cigare odorantes comme celles d'un bûcher funéraire... Mais tout aussi pathétiques, les termes de la protestation fustigea