Rien, au grand dam rien, ne justifie les manifestations de violences antisémites qui se produisent en ce moment en France. Personne ne peut raisonnablement présenter ces poussées de fièvre racistes comme une conséquence «normale», voire inéluctable, de la situation dramatique au Proche-Orient. Le racisme ne se décrète pas, il ne se planifie pas, il ne se justifie pas. Sinon, autant mettre la clé sous la porte et laisser la République gagnée par des intérêts géopolitiques, ethniques ou communautaristes.
Ce parallélisme à la fois pernicieux et intolérable, la Licra ne peut l'accepter. Au nom de ses soixante-treize ans d'existence et de militantisme quotidien, au nom des valeurs de tolérance et de respect de la dignité humaine qui ont été, sont et seront à jamais la clé de voûte de son combat. Au nom enfin et surtout de tous ceux morts pour avoir défendu, dans les périodes les plus sombres de notre histoire, les principes démocratiques, laïques et humanistes qui fondent notre société.
Soyons clairs: il n'appartient pas à la Licra de soutenir ou de condamner un pays ou une organisation politique, sauf si un pays ou une organisation en particulier se rendent coupables d'actes ou de propos racistes. Tel a été le cas de l'Afrique du Sud au temps de l'Apartheid, de l'Union soviétique quand elle pratiquait une forme d'antisémitisme d'Etat, ou des Etats-Unis à l'époque des violences racistes à l'égard des Indiens ou de la communauté noire. Or, ce qui se passe au Proche-Orient relève str