Le cataclysme qui bouleverse le Proche-Orient encourage tout naturellement les opinions préconçues: il est toujours rassurant de voir ses préjugés familiers confortés. En voyant la police palestinienne participer aux émeutes, nombre d'Israéliens pas uniquement ceux de droite se convainquent à bon compte de la justesse de leurs a priori: les accords d'Oslo étaient mauvais dès le départ, ne pouvaient qu'entretenir la violence et mettre en danger la sécurité d'Israël. De l'autre côté, face à l'ampleur de la répression israélienne, les Palestiniens radicaux, qu'ils soient islamistes ou nationalistes, stimulés par l'exemple du Hezbollah, sont confortés dans leur opposition de toujours à la «capitulation» d'Oslo: avec Israël, la voie de la négociation conduit inévitablement à une impasse, seuls le djihad et la lutte populaire à outrance peuvent radicalement transformer les rapports de force. Il convient pourtant de se garder d'une telle lecture téléologique, ne serait-ce que parce qu'elle nie toute possibilité d'action politique en enfermant l'homme dans d'implacables déterminismes: il n'y a pas de fatalité en histoire. L'explosion de violence n'était pas inscrite dans «le code génétique d'Oslo», même si elle a pu prospérer sur des rancoeurs persistantes. Au-delà des raisons purement conjoncturelles (visite de Sharon, désillusion après l'échec de Camp David), il convient de la replacer dans un contexte politique plus général où la logique profonde du processus d'Oslo a été dén
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Respecter Oslo, mettre fin aux colonies
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par Alain DIECKHOFF
publié le 19 octobre 2000 à 5h33
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