Initiées en 1964 dans la gloire et le scandale d'un superbe geste gaulliste, les relations franco-chinoises ont beaucoup varié. Mais elles n'ont jamais engendré les résultats escomptés. Durant les vingt dernières années, les responsables des deux pays ont abusé des grandes déclarations d'intention. Mais ils n'avaient guère de moyens de les mettre en pratique, si grandes étaient les différences de situation: des régimes politiques opposés, des positions géostratégiques éloignées, des besoins économiques divergents.
La difficulté de définir des intérêts politiques communs a entraîné une distorsion entre un discours bilatéral radieux et l'image de plus en plus médiocre de chaque pays chez l'autre: alors que le public français découvrait tardivement le problème des droits de l'homme en Chine, l'opinion chinoise, elle, ne voyait plus dans la France qu'un pays moyen, heureusement doté d'une très bonne équipe de football. Une deuxième conséquence était que chaque diplomatie s'efforçait d'instrumentaliser l'autre. La France utilisait surtout l'amitié de la Chine pour faire valoir son rang dans le monde, tandis que celle-ci, plus pragmatique, recherchait chez nous les avantages concrets que nous pouvions lui donner: un blanc-seing politique et des prêts. Le résultat n'a pas tardé: consciente qu'elle avait plus donné que reçu, la France a ouvert, avec raison, une porte sur Taiwan, une démocratie prospère avec qui les relations sont à la fois légitimes et profitables.
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