La capote n'a plus la cote chez les homos ? En tous les cas, elle l'a toujours du côté des dominants, et de leurs séides. Du côté d'Act Up, par exemple. Act Up était à l'origine un mouvement de séropos caractérisés par une forte ambivalence à l'égard de leur (homo)sexualité. Comme pour beaucoup de militants sida qui, rappelons-le, ne sont pas en France majoritairement issus des rangs du militantisme homo , la crise du sida a été pour les actupiens d'origine un formidable outil de catharsis où purger leur haine d'eux-mêmes. Enfin, l'ennemi n'était plus leur propre désir. Quelle aubaine. La capote, dans cette optique, protège de beaucoup plus que d'un virus (contre lequel, rappelons-le, elle n'est pas plus efficace que contre les grossesses non désirées): elle protège du sexe. Et elle y parvient si bien, que, comme chacun sait (mais comme il est tacitement, mais rigoureusement interdit de le dire), elle empêche toute pénétration assez langoureusement digne de ce nom (on débande, on ne sent rien). C'est la raison pour laquelle la capote n'est, n'a été, ne sera jamais utilisée que dans des circonstances exceptionnelles, et n'est, n'a été, ne pourra jamais être la règle en matière de sexualité humaine. C'est dire que la prévention telle qu'elle a été ratiocinée en France depuis quinze ans est un gros, vaste et juteux mensonge.
Un peu de réalisme sur les pratiques (on en a besoin): les hétéros ne mettent pas de préservatifs. Ils en mettent avec les putes (si elles insistent). Il