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Libération
TRIBUNE

La santé sans voix.

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publié le 24 octobre 2000 à 5h43

La santé est en panne. Et le dernier mini-remaniement ministériel en est l'illustration. Rien à voir de ce côté-là. Il ne se passe rien. On n'entend rien, on ne dit rien, et on laisse aux administrations le soin de gérer. Nul politique ne tient un discours audible sur ces questions. Et, en premier chef, Lionel Jospin, qui paraît s'accommoder fort bien de cet état léthargique.

Ce n'est pas faire injure à Dominique Gillot, secrétaire d'Etat à la Santé depuis juillet 1999 et reconduite avenue de Ségur la semaine dernière, de dire qu'elle n'est pas en situation. Et qu'en dépit de ses éventuelles qualités, elle ne peut faire face aux défis actuels. On se souvient des conditions de son arrivée. Sa nomination, pour cause de départ au Kosovo de Bernard Kouchner, avait été fortement suggérée par Martine Aubry à Lionel Jospin. La future candidate à la mairie de Lille n'ayant alors d'autre souci que de mettre en piste une personne sans vagues. De ce point de vue, l'objectif a été atteint. Dans le monde compliqué de la santé, Dominique Gillot n'a jamais réussi à imposer ni un style ni un souffle. Dès qu'un dossier dépassait, il était happé par la Rue de Grenelle. Dominique Gillot n'avait pas de place. Juste coincée. Elle tente d'exister, gérant pépère les dossiers que nul ne lui conteste. Mais elle n'a ni l'intuition ni l'expérience pour porter un discours mobilisateur autour de la santé dans nos sociétés.

Or, contrairement aux idées reçues, le ministère de la Santé est d'abord un ministè