On nous avait dit que l’autorisation du travail de nuit des femmes dans l’industrie serait l’occasion de renforcer les droits de tout travailleur de nuit, homme ou femme. Cette occasion nous semble une condition: le travail de nuit n’est bon pour personne. C’est pourquoi il faut lier l’autorisation du travail de nuit des femmes à la transformation de ces emplois autant qu’à la construction de droits jusqu’ici trop partiels (quelques conventions collectives pour quelques secteurs anciens). Or le gouvernement s’apprête à faire voter une loi, le 30 novembre prochain, vide de contreparties et de droits nouveaux. Est-ce politiquement raisonnable?
Reprenons l'histoire. Il existe, au XIXe siècle, deux façons de construire le droit des femmes: l'accès à l'égalité entre hommes et femmes d'une part; l'exigence de protection des femmes d'autre part. Le droit du travail choisit alors d'établir des lois de protection, ambivalentes. A la fin du XXe siècle en revanche, l'égalité des droits l'emporte sur le droit de protection, désormais restreint à la maternité et aux violences sexuelles. A juste titre: il n'y a pas d'entorse possible au principe d'égalité. Et c'est pourquoi aucun argument ne tient pour justifier une différence de traitement entre hommes et femmes face au travail de nuit. Ainsi en a décidé le juge communautaire, tandis que le niveau de protection des hommes, comme des femmes, dépend désormais de chaque gouvernement.
Maintenant, quelques commentaires et analyses concrètes. L'