Comment attaquer une brève histoire du lambertisme, ce «courant trotskiste français», sans d’abord s’attarder sur la rumeur ? Celle qui court les dîners en ville, les petits cercles d’initiés, et qui prétend que le Premier ministre lui-même, Lionel Jospin, aurait été membre de ce groupuscule d’extrême gauche, infiltré dans l’appareil du PS ; qu’il n’aurait rompu les liens avec ses anciens camarades que tardivement. Trop tardivement au dire de certains.
Puisque le sujet est «incontournable» dès que l'on tente de percer les arcanes de ce petit parti connu surtout par le nom de son leader, Pierre Lambert Philippe Campinchi, président de l'Unef-ID en 1991 et ancien responsable des jeunes du Parti communiste internationaliste (PCI, un des nombreux noms revêtu par la formation lambertiste), y consacre le premier chapitre de son livre les Lambertistes, un courant trotskiste français. Mais sans l'infirmer ni la confirmer. Philippe Campinchi passe en revue toutes les pièces à charge qui dressent le portrait d'un Jospin taupe du PCI en mission au sein du Parti socialiste. Puisqu'il s'agit d'une rumeur, estime l'ancien leader étudiant, qu'elle trouvera toujours de nouvelles sources où s'alimenter, rien ne peut l'arrêter.
Cependant, dans le cas présent, la dénonciation de ce phénomène ressemble fort à une défausse. Au moins, le chapitre consacré au Premier ministre socialiste permet-il de dessiner en creux un des mécanismes essentiels sur lequel s'appuie le Parti des travailleurs, der