Menu
Libération

La «vraie» nouvelle économie

Article réservé aux abonnés
publié le 30 octobre 2000 à 5h54

La notion de nouvelle économie est très confuse, puisqu'on regroupe sous ce terme à la fois les nouvelles technologies (l'Internet), les différents usages de ces derniers (commerce en ligne, par exemple), les récents et surprenants développements macro-économiques (croissance durable non inflationniste aux Etats-Unis) et les changements dans l'organisation des entreprises (multiplication des start-up, flexibilité et adaptabilité dans les grandes entreprises).

Assez souvent, la nouvelle économie est confondue avec ses manifestations les plus visibles mais les moins intéressantes, comme les entreprises de commerce de détail sur l'Internet ou la multiplication des téléphones portables. Il s'agit, en fait, d'un phénomène beaucoup plus profond. Il existe deux grandes sortes de découvertes technologiques. Les découvertes qui servent à satisfaire un besoin précis (l'automobile pour se transporter, les réfrigérateurs pour conserver des aliments) et les découvertes qui interviennent dans tous les types de production: dans le passé, le moulin à eau, le moteur électrique. Aujourd'hui, l'Internet. La différence entre ces deux types d'innovation est considérable. Les premières génèrent insuffisamment d'investissement localisé, développent le secteur qui produit le bien particulier qu'elles concernent. Les secondes ­ et c'est très important ­ imposent le renouvellement du capital productif dans toute l'économie: il faut incorporer la nouvelle technologie dans les processus de production de