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Libération
TRIBUNE

Les poches vides de la justice

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par Jean Danet et Gilles SAINATI
publié le 30 octobre 2000 à 5h58

La nouvelle garde des Sceaux va devoir prendre très vite la mesure de ce qui l¹attend. La justice du quotidien est au bord de l¹explosion. Si l¹on veut éviter que les nouvelles tâches qui attendent avocats, magistrats et greffiers à compter du 1er janvier 2001 deviennent l¹étincelle qui met le feu aux poudres, la ministre devra très vite donner des signes forts. Car la réflexion sur la justice du quotidien a trop longtemps été différée, et les moyens systématiquement refusés.

La ministre de la Justice sortante invoquait d¹autres priorités, qui n¹ont d¹ailleurs pas beaucoup plus abouti. En réalité, la volonté politique de réformer le fonctionnement de la justice du quotidien a manqué. Au point que l¹opposition s¹est saisie du thème et l¹annonce comme un point essentiel de son programme, chiffrage budgétaire (12 milliards de francs) à l¹appui.

Le gouvernement rétorquera que tout ne peut se faire en un jour et que le budget de la Justice reste l¹une de ses priorités. L¹explication est un peu courte. L¹analyse des moyens budgétaires nouveaux consacrés à la justice ne doit pas tromper. Avec les constructions de maisons d¹arrêt, la prison absorbe une bonne part de ces efforts. S¹agissant des moyens humains, les réformes de procédure contraignent à recruter des magistrats pour assurer la présidence des cours d¹assises en appel, la juridiction de la détention ou le contentieux des prestations compensatoires. Mais, de nouveaux postes de magistrats pour répondre aux besoins existants de