Des militaires français, volontaires pour aller bouter les Irakiens de l'Arabie Saoudite, sont maintenant malades et certains en meurent. C'est le fameux «syndrome de la guerre du Golfe». Mais avaient-ils conscience, ces militaires, qu'une guerre détruit, tue, brise des vies, fait des orphelins, des veuves, des mutilés de chaque côté? Dans une guerre, il y a du sang, des blessés, des morts. Même chirurgicale, comme on nous la présente aujourd'hui, une guerre n'est pas propre, ça fait mal. Ces braves militaires qui allaient défendre des puits de pétrole en font la triste expérience aujourd'hui. Quelles conclusions en tirent-ils? Que la guerre est l'horreur absolue? Que c'est la barbarie à l'état brut? Qu'il faut tout faire pour empêcher que ça recommence? Que rien n'a plus de prix qu'une vie fût-elle irakienne? Non pas. Ils mettent en cause l'armée française, la Grande Muette qui, fidèle à elle-même, ne dira rien. Ils alertent les médias, constituent des dossiers, interpellent les politiques, mais aucune parole sur les souffrances qu'ils ont fait subir au peuple irakien, seule la leur compte. Aller tuer n'est pas mauvais en soi, du moment qu'on en revient en bonne santé. C'était même un boulot comme un autre pour ces étudiants américains qui ont pu payer leurs études avec leur solde. Avec un peu de moralité et assez de larmoiements sur les victimes du syndrome de la guerre du Golfe. La guerre n'est pas une partie de chasse, quand on décide froidement d'aller la faire, on
Irak: assez de larmes
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publié le 1er novembre 2000 à 6h02
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