Menu
Libération

Sans danger, pas d'intérêt

Article réservé aux abonnés
publié le 7 novembre 2000 à 6h15

A ouïr, ce lundi, les revues de presse, on préjugea qu'il y avait sur les pontons des Sables-d'Olonne quelqu'un de très malheureux et qu'il s'appelait Titouan Lamazou, après qu'eut été rapportée la réflexion que lui inspira le report, pour cause de gros temps, du départ du Vendée Globe. «Course de gonzesses», avait estimé le vainqueur de la première édition de l'épreuve, en reprenant imprudemment un mot d'Olivier de Kersauson, certes autrement qualifié que lui en matière de bavures lexicologiques. Lundi, Titouan était à pendre à la grand-vergue, tant il est vrai que le sacro-saint «principe de précaution», dernier avatar de l'exécrable «politiquement correct», nous pollue désormais aussi le vocabulaire. Il semble pourtant que ses zélateurs s'émeuvent à mauvais escient: «Course de gonzesses» signifiant ici, plutôt que «course de femmes», course de poules mouillées, qui vaut indifféremment pour les deux sexes. Ce point établi (je rêve, là), reste l'essentiel: était-il opportun de différer de dimanche à mardi, puis à jeudi, le départ de la course à la voile en solitaire qui a nom Vendée Globe Challenge, la semaine même qu'on nous interdit d'assiette la côte de boeuf à l'os? Poser la question, c'est répondre qu'on en doute. La circumnavigation à la voile comme toutes les pratiques sportives sur lesquelles le business du même nom a posé ses sales pattes n'auraient, si elles étaient garanties sans risque, aucune rentabilité, et, autant le dire, aucun intérêt. Tant il est vrai que